Sommes-nous vraiment à l’abri de ces résidus chlorés ?
On peut s’interroger sur l’effet à long terme de l’ingestion régulière de cette molécule très réactive.
Un rapport de l’institut de veille sanitaire daté de 2008 a été passé sous silence bien que ses conclusions soient pour le moins inquiétantes. Il faut en effet savoir que le chlore libre utilisé pour désinfecter l’eau réagit avec la matière organique présente dans les eaux brutes et donne naissance à des dérivés qui restent présents dans ’eau. Concernant les trihalométhanes les concentrations doublent en moyenne entre l’usine et le robinet. En effet, le chlore libre s’évapore dans le réseau. Aussi du chlore est réinjecté dans certains points des canalisations.
La chloration de notre eau n’est pas maîtrisée :
La réglementation française impose une valeur limite sur les trihalométhanes dans l’eau potable. Mais la majorité des contrôles sont effectués en sortie d’usine de traitement et non sur le réseau. La réglementation sur l’eau potable ne définit d’ailleurs pas un niveau précis de chlore limite acceptable. Les seules recommandations sont mentionnées dans le plan Vigipirate qui impose une teneur minimale en chlore libre de 0,3 mg/L à la sortie des usines de traitement. Globalement, il apparaît que la maîtrise de la teneur en chlore dans le réseau est peu fiable. Ce qui provoque des risques de sous-dosage qui donne lieu à des épidémies de gastro-entérites dans la population ou encore à des surdosages dont les conséquences sont mal évaluées au niveau des sous-produits.
Risques de cancer pour l’homme et dangers pour les femmes enceintes :
En effet, des études épidémiologiques ont montré une association entre les sous-produits de chloration présents dans l’eau potable et certains cancers chez l’homme, notamment de la vessie et du colon.
D’autres risques ont été évoqués outre-Atlantique, au moins dix études épidémiologiques semblables, incluant une étude canadienne de l’Université de Dalhousie, ont démontré des risques élevés de problèmes à la naissance et de fausses couches chez les femmes buvant de l’eau du robinet chlorée.
Il est temps que les consommateurs soient mieux informés des risques potentiels. Évidemment, on peut comprendre que les municipalités et les sociétés de traitement des eaux brutes ne souhaitent pas mettre en avant ce type de risques Puisqu’ils vantent la qualité de leur eau afin d’en accroître régulièrement le prix. Si cette consommation devait être limitée, notamment pour les femmes enceintes, cela risquerait de remettre en cause ces hausses de prix.
Les piscines chlorées favorisent-elles le développement de l’asthme chez les bébés nageurs ?
Les maîtres-nageurs ont obtenu que les maladies liées aux piscines chlorées (syndrome de Brooks, asthme, insuffisances respiratoires) soient reconnues comme des maladies professionnelles. Mais quel est l’impact de ce chlore sur les bébés nageurs ? Les résultats d’une étude menée par l’équipe du Professeur Bernard à l’Université de Louvain sont probants. Ce dernier a étudié une population de 341 enfants âgés de 8 à 12 ans, parmi lesquels 41 ex-bébés nageurs : « 16,3% des anciens bébés nageurs avaient un asthme diagnostiqué, contre 7,7% des autres enfants. 9,3% présentaient un asthme à l’effort contre 3,7% chez les autres enfants. Enfin, 6,5% des ex-bébés nageurs avaient présenté des épisodes récurrents de bronchite, contre 3,7% des autres enfants ».
Le chlore dans l’eau du robinet
Si l’inhalation de résidus chlorés (chloramines, triahalométanes, bromates) peut impacter nos voix respiratoires, que se passe-t-il lorsque nous ingérons ces produits en buvant l’eau du robinet ?
Les seuils de teneur en chlore sont trois fois plus élevés en France qu’au Canada ou aux USA. Pour protéger le réseau d’eau d’une attaque bioterroriste, le seuil maximal de chloration de l’eau est passé de 0,1 mg/L à 0,3 mg/ L en 2009.
On a même constaté des dépassements de la norme fixée par l’OMSdans le Morbihan et en Martinique.
Des résidus au potentiel cancérigènes
Or on sait qu’une exposition prolongée à une eau chargée en résidus chlorés (notamment les trihalométanes) augmente significativement les risques de cancer. Un étude américaine en Californie a mis en évidence un risque d’avortement spontané chez les femmes enceintes qui buvaient de l’eau du robinet à forte teneur en THM